Quand vient l’aurore (n°14)

Revue Sensibilités – N° 14

Coordonné par Anouche Kunth et Thomas W. Dodman

Avec les contributions de Thomas Bouchet, Arianna Cecconi, Gaspar Claus, Muriel Debié, Florence Dupont, Ferrante Ferranti, Sévane Garibian, Luc Gwiazdzinski, Nicolas Klausser, Nathalie Koble, Anouche Kunth, Daniel Kunth, Vincent Louis, Amandine Mussou, Michelle Perrot, Sylvain Prudhomme, Yasmine Seale, Jean-Philippe Uzan & Anouchka Vasak.

Basculement de la nuit au jour, heure de la séparation des amants, des perquisitions domiciliaires, mais aussi ouverture et promesse d’avenir… Avec son caractère paradoxal, implacable et indécidable, le phénomène céleste de l’aurore est une mesure manifeste du temps sur laquelle historiens, artistes, géographes et astrophysiciens se penchent dans ce numéro de Sensibilités.

Le premier pouvoir de l’aurore est de convoquer à son spectacle, scientifiques et poètes, peintres et révolutionnaires. Il s’ensuit que l’aurore rejaillit dans une diversité impressionnante de productions, allant d’articles savants en paléontologie, en optique et sciences de l’environnement, à d’innombrables contes, récits, poèmes, tableaux, films et musiques. Soit autant de sources pour interroger les relations des sociétés et des imaginaires à ce bref intervalle lumineux entre la nuit et le jour. Car si l’aurore est une durée ponctuelle de quelques minutes, elle est aussi, en raison même de sa palette singulière, une vibrante surface de projection, servant par exemple à exprimer un consentement merveilleux à l’attente, quand celle-ci va de pair avec l’agir (amoureux, social, politique). La séquence de l’aurore se redéploie alors en scène de l’amour ou de lutte annonciatrice de renouveau, de jours meilleurs, d’espérance.
Interlude entre les fourmillements nocturnes qui s’achèvent et le grand bal du jour qui débute, l’aurore nous tend une incarnation colorée de cet « entre-deux » que les sciences sociales aiment à penser en s’attachant, le plus souvent, à des lieux, à des espaces incertains, tels les rivages et les frontières, ou à des expériences liminales. De façon analogue, que de vies en suspens, prêtes à basculer, de destins qui se croisent, de phénomènes qui s’alternent entre les règnes de la lune et du soleil… Cependant, l’aurore demande aussi à être saisie dans la banalité de sa répétition quotidienne, dans ses dimensions ordinaires. D’ailleurs, y sommes-nous encore attentifs, dans nos sociétés urbaines où le lever du jour ne rencontre pas toujours nos regards, quand il ne peine tout simplement pas à se frayer un chemin à travers l’horizon bouché et la pollution ? Que de curiosité, en somme, à se demander comment l’aurore se vit, s’est vécue à telle époque, en tel lieu et par telle espèce. Tant de questions pour inciter les lecteurs de Sensibilités à lever les yeux !

Catégorie :

25.00

Description

Sortie : 22 janvier 2026
176 pages
N° ISBN : 978-2-38191-144-1

Version numérique : 13,99€
ISBN 978-2-38191-

Table des matières

Édito
Instant-lumière Anouche Kunth

Recherche
Les aurores féminines du Grand dictionnaire Thomas Bouchet
Peindre le point du jour Anouchka Vasak
Heures d’avant-garde ? Aubes poétiques d’hier et d’aujourd’hui Nathalie Koble et Amandine Mussou
Rêver de l’aube à Palmyre Muriel Debié
Rose ? Le devenir de l’aurore Florence Dupont

Dispute
Lumières à contre-jour Daniel Kunth et Anouche Kunth
La clarté diaprée des aurores boréales Jean-Philippe Uzan

Expérience
Tous les matins du monde sont sans retour Gaspar Claus
Puis-je m’arrêter ? Yasmine Seale
Mona aimait les aurores Sylvain Prudhomme
Je suis né photographe à l’aurore Ferrante Ferranti
À l’heure où la Montagne habite les rêves Arianna Cecconi
Aurores brouillées des mondes urbains Luc Gwiazdzinski
L’antiterrorisme à l’heure du laitier Vincent Louis et Nicolas Klausser
Aurora’s sunrise. L’aurore en abîme Sévane Garibian

Comment ça s’écrit ?
Trois portes et une fenêtre Michelle Perrot