Le Bus des femmes

Prostituées. Histoire d’une mobilisation

Anne Coppel
Lydia Braggiotti
Malika Amaouche

 

En pleine épidémie de sida, des prostituées interpellent les pouvoirs publics sur leur santé et les conditions d’exercice de leur métier. Leur action, contemporaine de la création d’Act Up-Paris, conduira à la création du Bus des femmes en 1990. Un document historique rarissime qui témoigne de l’histoire des mobilisations citoyennes, un exemple unique de class action chez les prostituées.

En 1990 à Paris, alors que l’épidémie de sida produit chaque jour plus de ravages, des prostituées se mobilisent et interpellent les pouvoirs publics. Huit grands cahiers jaunes à la couverture toilée circulent rue Saint-Denis et au-delà, sur les boulevards périphériques ou chez les marcheuses des Champs Élysées : les femmes y écrivent des « lettres de confidences » pour témoigner des conditions d’exercice de leur métier.

Cette parole est rare. Fragile, elle fait surgir une réalité diverse et incarnée, violente et ordinaire : bataille du préservatif, peurs et rivalités, mais aussi dignité et revendication de droits et d’un statut social. Car les lettres recèlent aussi la force de l’écrit. C’est un exemple remarquable d’empowerment dans l’histoire des femmes, la naissance d’une conscience collective à l’issue heureuse : la création du Bus des femmes, première association de santé communautaire de prostituées, dirigée par des prostituées.

Bien loin des fantasmes et des débats campés dans l’arbitraire, cet épisode méconnu témoigne de l’histoire des mobilisations citoyennes. Un document extraordinaire présenté et commenté par des actrices de l’aventure : la sociologue Anne Coppel qui se mit au service de cette recherche-action, Lydia Braggiotti qui en fut la cheffe de projet et Malika Amaouche, héritière avec Act Up de ce combat.

20.00

Description

Sortie : 30 janvier 2020
152 pages
N° ISBN : 979-10-95772-83-5

Table des matières

Les cahiers de confidences
1. Les cahiers de confidences, une page de « garde »
2. Lettre de Lydia, « comprendre le projet »
3. Lettre d’Ingrid, « Sensibiliser, informer, adapter les réponses à chaque femme »
4. Lettre de Nadia, « … Et je fais de la marche »
5. Lettre de Cathy, « Un endroit pour travailler »
6. Lettre de Laetitia, « Le préservatif ? Un maximum de clients n’en veut pas »
7. Anonyme, « Mais il faut nous aider »
8. Lettre de Danièle, « Les femmes ne sont pas assez contrôlées »
9. Lettre de Corinne, « Vivre libre »
10. Lettre de Johanna, « Au secours : L’amour »

11. Lettre de Betty, « Comme le forgeron depuis des millénaires… »
12. Lettre de Line, « … Mais est-ce de nous réellement dont on parle ? »
13. Lettre de Hayet, « Carte de séjour »
14. Lettre des Africaines, « We women cannot live as criminals »
15. Nathalie, blanche comme la mort aux urgences de Bichat
16. Lettre de Marianne, « Après dix pipes dans la journée… »
17. Lettre de Hassima, « Nationalité française, père algérien »

Entretien avec Lydia Braggiotti

Apparition ou retrait de la scène publique : la lutte des prostituées Par Malika Amaouche

Remerciements
Biographie des autrices