On ne peut plus rien dire

Liberté d’expression : le grand détournement

Thomas Hochmann

À entendre la plupart des responsables politiques, pour faire refluer l’extrême droite, il suffirait de prendre de bonnes mesures, d’améliorer la vie des gens. Ils se trompent lourdement. Bien qu’essentiel et nécessaire, le contenu des politiques menées semble importer bien moins que la manière dont elles sont présentées et commentées ; la meilleure politique du monde ne pèse pas lourd face à la large diffusion de propos qui manipulent les faits, qui sèment la division et encouragent à la discrimination. L’urgence est donc de protéger, enfin, la condition essentielle de toute démocratie : la libre discussion des affaires publiques, dans le respect d’autrui, et sur une base factuelle partagée.

Par un incroyable retournement en effet, tout effort de protéger le débat démocratique est aujourd’hui brocardé comme une atteinte à la « liberté d’expression ». Dès qu’un chantre du camp « national » fait l’objet d’une sanction, ou même dès qu’il est simplement contredit un peu vivement, il se lamente : « On ne peut plus rien dire… » Cette complainte des nouveaux censurés s’étire à longueur de journée sur les plateaux télévisés. Toute contradiction est dénoncée comme une agression, la lutte contre le racisme est présentée comme une marque d’intolérance « woke ». Qu’un juge ose timidement rappeler qu’une chaîne d’information ne peut consacrer exclusivement son antenne à la propagande d’extrême droite, et une vague d’indignation déferle aussitôt contre la « censure », cette « guillotine symbolique ».

Pourtant, la haine et le mensonge nuisent gravement à la délibération démocratique. C’est pourquoi les restrictions de l’expression publique, loin d’être en contradiction avec la liberté d’expression, lui sont consubstantielles.

La « liberté d’expression » brandie par les courants réactionnaires, qui couvre toutes les manipulations et toutes les agressions, est un piège. La véritable liberté d’expression s’exerce dans un cadre qui exclut notamment tout discours de haine, sans jamais gêner le débat public.

Dans un style alerte et accessible à tous, ce livre révèle la manière dont l’extrême droite a accaparé la liberté d’expression pour mieux la dévoyer. Face à la montagne d’ouvrages qui dénoncent le wokisme et la censure, il montre comment se réapproprier cette liberté fondamentale, après avoir rappelé et défendu, exemples à l’appui, les lois qui interdisent les discours de haine et les campagnes de désinformation. Car leur mise en œuvre constitue désormais notre seule et dernière chance de repousser l’extrême droite.

 

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Description

Sortie : 13 mars 2025
72 pages
N° ISBN : 978-2-38191-117-5

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Table des matières

La liberté déformée
La liberté abusée
La liberté expliquée
la liberté respectée

Biographie de l’auteur

L’avis des libraires

Il s’agit de détricoter les accusations de censure qui pleuvent dès qu’un propos réactionnaire est contesté. Revenant sur ce qui constitue la loi et la jurisprudence de la liberté d’expression, l’auteur apporte clarté et réflexion sur ce principe fondamental trop souvent dévoyé.
Manon, Librairie Lilosimages, Angoulême

La presse en parle

– Le Nouvel Obs, entretien avec Nolwenn Le Blevennec : https://www.nouvelobs.com/idees/20250312.OBS101333/on-ne-peut-plus-rien-dire-comment-la-liberte-d-expression-est-detournee-pour-tenir-des-discours-de-haine.html

– Politis, 10 avril 2025 :
C’est avec ironie que Thomas Hochmann a pris pour titre de son essai cursif et utile cette plainte récurrente : «  On ne peut plus rien dire… » En juriste et en multipliant les exemples, d’Eric Zemmour à Cyril Hanouna, il démonte, pour les combattre, les arguties de l’extrême droite et de ses suiveurs quand il utilisent la notion de « liberté d’expression » en la dépouillant de son contenu. Thomas Hochmann montre efficacement combien les limites posées par le droit protègent en réalité l’exercice de cette liberté et ne sont en rien des censures.

– Journal de France Culture , chronique de CHloé Leprince à 3’46 : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/journal-de-8h45

– France Culture, Journal de 12.30 (samedi 3 mai), à 03’10 : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/journal-de-12h30/journal-de-12h30-du-samedi-03-mai-2025-2171393

– Espace de libertés. Le magazine du Centre belge d’action laïque : https://edl.laicite.be/sans-haine-et-sans-mensonge/

– Le Café pédagogique : https://cafepedagogique.net/2025/05/05/on-ne-peut-plus-rien-dire-le-grand-detournement-de-la-liberte-dexpression/

– Matinale de la RTBF :  https://auvio.rtbf.be/media/week-end-premiere-l-invite-3328492

– « Questions du soir », France Culture : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/questions-du-soir-le-debat/est-il-vrai-qu-on-ne-peut-plus-rien-dire-5653552

– « A l’air libre », Mediapart : https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/170425/ne-peut-plus-rien-dire-les-reactionnaires-kidnappent-la-liberte-d-expression

– « En quête de politique », France Inter : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/en-quete-de-politique/en-quete-de-politque-du-dimanche-06-avril-2025-4669530

– « Les oreilles loin du front » (Fréquence Paris Plurielle) : https://www.loldf.org/spip.php?article1136