L’appel de la guerre

Des adolescents au combat, 1914-1918

Manon Pignot

Prix Augustin Thierry des Rendez-vous de l’histoire de Blois

Prix Pierre Lafue

 

Christian Sarton du Jonchay, Ernest Wrentmore, Marina Yurlova, Rudolf Höss, Jack Cornwell… Ces jeunes Français, Américain, Russe, Allemand ou Anglais sont nés entre 1899 et 1904 ; ce sont des combattants juvéniles, dont l’historienne Manon Pignot est allée chercher la trace dans les archives d’Europe et d’Amérique du Nord. Bien souvent camouflés, du fait du caractère illicite de leur engagement au sein des armées régulières, trouver ces « ado-combattants » relève du jeu de piste, tant les sources sont parcellaires, dissimulées. L’auteure interroge les raisons comme les modalités de l’engagement de ces adolescents, les obstacles aussi qu’ils ont dû surmonter et la manière, s’ils ont survécu, dont cette expérience de guerre les a marqués. Patriotisme, transgression et filiation, désir d’aventure et désir de guerre… C’est une histoire délicate à écrire, tant elle touche à nos conceptions contemporaines de l’enfance et de l’adolescence. Avec ce travail pionnier, Manon Pignot s’attaque à un angle mort de l’historiographie contemporaine.

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Description

Sortie : 7 décembre 2023
368 pages
N° ISBN : 978-2-38191-071-0
Format poche : 11 x 17

Table des matières

Introduction. Une histoire délicate ?
Les météores de la Grande Guerre – Sortir de l’ombre : la révélation photographique – Des adolescents sans « fonctions actives dans la société » ? – « La jeunesse réclame son dû »

1 Comment la guerre vient à la jeunesse ?
Quelle place pour la jeunesse dans le concert patriotique ?
Des cultures de guerre construites autour de l’ethos combattant – La mobilisation matérielle de la jeunesse à l’arrière – Le climat « d’excitation » du début de la guerre
Délinquance juvénile en guerre
Absence des pères, faiblesse des mères – Désorganisation scolaire et violence de la situation socio-économique
Délinquance juvénile de guerre
Importation de gestes nouveaux liés à la violence de guerre – Partir vers le front : un vagabondage de guerre ?

2 L’engagement précoce
Fuguer
Qui part ? – Comment ?
Mentir
Falsifier sa date de naissance – Falsifier son nom… et mourir anonyme ?
Échouer ou réussir : le rôle de la complicité masculine
L’attitude des pères – Tolérance, connivence et camaraderie militaires

3 S’engager, pourquoi ?
Les causes matérielles
L’argument économique – La solitude de l’orphelin
La foi patriotique
L’influence familiale – L’influence scolaire – Le rôle des cultures de guerre
Aventure et désir de guerre
La recherche de l’aventure – Recherche de la mort ou désir de guerre ?

4 L’épreuve du feu, rite initiatique
Une relation privilégiée avec l’un des pairs combattants
Protection physique : des mentors – Protection psychique : des p.res de substitution ?
Le baptême du feu, épreuve de la peur
Une expérience corporelle du feu et de la peur – En contrecoup, un épuisement
physique et psychique
Ressortir autre
Une violence excessive propre aux adolescents combattants ? – Se trouver différent, se sentir l’égal des autres hommes

5 Masculinité, féminité, sexualité
Alcool et sexe : des rites initiatiques secondaires
Alcool et tabac – Sexe
Le cas des filles combattantes
Une spécificité russe ? – Des rituels propres aux combattantes ?

6 Après la guerre, la mort ou l’oubli ?
La postérité des morts glorieuses
D’une guerre à l’autre : destins militaires
La réintégration réussie des anonymes

Conclusion

Annexes
Portraits de combattants juvéniles, célèbres ou anonymes
Périple de Marina Yurlova, 1914-1920
Sources et bibliographie
Index des noms
Remerciements
Biographie de l’autrice

La presse en parle

« L’une des recherches les plus originales sur le conflit 1914-1918. » Le Monde des livres

« Des jeunes Européens ont choisi d’aller se battre aux côtés des soldats de la Première Guerre mondiale. Le livre de l’historienne Manon Pignot, récompensé par deux prix, les sort de l’ombre. » La Croix

« Manon Pignot dessine en creux les traits d’une génération avec délicatesse et empathie, et reconstitue dans son livre des parcours exceptionnels. » Libération