27 résultats pour “Collection le mot est faible

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Langue

Cécile Canut   En cheminant à travers l’éclosion d’une parole libre en 1968 ou plus récemment en 2019-2020 avec les Gilets Jaunes, jusqu’à l’invention d’une parole libre notamment avec l’exemple du nouchi de Côte-d’Ivoire, ce livre se veut un retour à la parole comme force vive des rapports humains face aux rapports de pouvoir qu’instaure « la » langue. Enfin, un dernier détour par l’examen de l’imposition d’un discours managérial à dominante autoritaire permet de comprendre pourquoi la prévalence de la langue est avant tout un outil du pouvoir afin de discréditer toute forme d’émancipation langagière et donc politique. « Renverser les rapports de pouvoir aboutit à inventer, à créer, à ouvrir les possibles de la poésie quotidienne des vies que l’on dit minuscules et qui n’en sont pas moins belles, et souvent d’une dimension échappant aux optiques altérées des détenteurs du pouvoir de la langue. »

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Mérite

Annabelle Allouch   « Yes, we can ! », « Qui veut, peut », « premiers de cordées »… Défendu autant par les partis progressistes que conservateurs, peu de notions font l’objet d’un consensus politique aussi complet que le mérite. Il est ainsi investi comme un principe « juste » de distribution des ressources rares. De la même façon, l’école s’est imposée dans de nombreuses sociétés comme l’espace de construction de l’émancipation des individus par le mérite par excellence. Pourtant qui définit le mérite aujourd’hui, et surtout comment le définit-on ? Cet essai incarné et sensible vise, à partir de l’apport d’études récentes en sciences sociales, à réhabiliter les luttes (ordinaires ou politiques) qui structurent les usages de la rhétorique méritocratique comme principe de justice. Car loin d’être univoque, le mérite fait l’objet d’une reconfiguration perpétuelle, autant dans l’espace public, que dans nos relations ordinaires aux institutions. De la même manière, à rebours d’une lecture qui ferait du mérite un principe abstrait de la justice sociale hérité de la Révolution française, la sociologue Annabelle Allouch propose de comprendre le mérite comme une morale sensible de la reconnaissance qui structure notre quotidien, ce qui permet de comprendre notre attachement à cette notion, malgré les critiques dont elle fait l’objet. Pour ce faire, elle mobilise avec talent un ensemble de saynètes tirées de l’actualité ou bien ses propres enquêtes autour de la sociologie du concours et des effets de la discrimination positive dans l’accès à l’enseignement supérieur.

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Émancipation

Federico Tarragoni   Aujourd’hui comme avant, l’émancipation suscite chez certains la méfiance. Le réflexe est bien connu : que ce soit dans le domaine du politique, de la famille, de la sexualité ou du travail, les processus d’émancipation conduisent, depuis l’avènement des sociétés modernes, à rompre avec un ordre, avec une tradition pourvoyeuse de sécurités et de confort, et à les remplacer par un saut dans l’incertain. Mais notre actualité se singularise sur un point : à ce discours anti-émancipation s’en conjugue désormais un autre, qui vise au contraire à s’emparer du mot pour le détourner de son sens originaire. C’est ainsi que l’émancipation est devenue l’un des maîtres-mots des programmes de réformes néolibérales, que l’on trouve derrière l’éloge des émancipés de la start-up Nation, la nécessité pour chacun de « se prendre en main », de devenir l’entrepreneur de sa vie, de se responsabiliser face à ses échecs et d’assumer les risques de ses choix. Le danger existe donc que l’émancipation devienne le maître-mot du retournement de la démocratie contre elle-même, la clef-de-voûte de la novlangue exprimant la volonté de gouverner sans le peuple.

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Universalisme

Julien Suaudeau Mame-Fatou Niang   Repenser l’universalisme classique, ce n’est pas réveiller le démon du particularisme, de la pureté biologique et des passions fascistes, ni tomber dans le piège de l’identité comme fondement de toute légitimité, ou couper la République en deux. C’est, tout au contraire, chercher le chemin d’un humanisme à la mesure du monde. Partout, des plateaux de chaînes info aux tribunes des grands hebdomadaires, des interviews présidentielles aux phénomènes de librairies, on dresse le même constat : l’universalisme, indissociable de l’esprit français, pilier de la République, ferait face à un péril mortel. Dans le récit qui structure le discours politico-médiatique en France, l’antiracisme présentable d’antan, validé par les partis de gauche pour son ambition universaliste – lutter en même temps contre toutes les haines collectives en intégrant tout le monde – se verrait supplanté par un antiracisme « décolonial », « indigéniste » et « catégoriel », dont la grille de lecture serait « racialisante ». Si ce nouvel antiracisme est perçu comme une menace pour l’universalisme, c’est parce que ses promoteurs joueraient avec le feu communautariste. L’antiracisme 2.0 serait ainsi un racisme déguisé, utilisant des concepts essentialisants qui ne valent guère mieux que les théories de la suprématie blanche. Idiots utiles du soft power américain ou apprentis-sorciers de la gauche radicale, ses idéologues formeraient avec l’extrême droite une « tenaille identitaire » visant à renverser l’ordre républicain, en déclenchant rien moins qu’une guerre des races. Mais de quel universalisme parle-t-on ? Dans quelle mesure le concept fait-il l’objet d’un monopole intellectuel ? Pourquoi ceux qui se pensent et se disent universalistes sont-ils convaincus qu’il n’en existe qu’une seule forme – celle qu’ils professent ? Et comment expliquer l’équivalence morale entre racisme et antiracisme qui sous-tend leur « modèle » ? Telles sont les questions que pose cet essai qui se veut à la fois une critique de la raison pseudo-universaliste et une approche de l’universalisme postcolonial, ou créolisé. Repenser l’universalisme classique, ce n’est pas réveiller le démon du particularisme, de la pureté biologique et des passions fascistes. Ce n’est pas non plus tomber dans le piège de l’identité comme fondement de toute légitimité, ni couper la République en deux. C’est, tout au contraire, chercher le chemin d’un humanisme à la mesure du monde.

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Nature

Baptiste Lanaspeze   Après des études de philosophie et différents postes dans l’édition, Baptiste Lanaspeze, l’auteur de ce livre, a créé en 2009 Wildproject à Marseille, une maison pionnière dans la diffusion des pensées de l’écologie et de la philosophie environnementale. Dans une époque de prolifération parfois cacophonique des discours sur l’écologie et la crise en cours, ce livre a été conçu comme une boussole pour s’orienter. C’est aussi une tentative de synthèse d’une vie intellectuelle, professionnelle, psychologique et politique. Le texte témoigne aussi d’une trajectoire, du mouvement d’une génération. En redéfinissant la nature comme la société des vivants, les pensées de l’écologie nous invitent à penser nos organisations sociales non pas comme une prérogative spécifiquement humaine, mais comme des prolongements des sociétés animales et végétale. Nos sociétés humaines ne transcendent pas les autres sociétés terrestres, mais y sont intégrées, elles en découlent, et elles lui sont redevables. Tout en s’adossant à l’idée d’un sens ancien de la nature comme « monde vivant dont nous faisons partie », il s’agit cependant ici de « recharger » l’idée de nature par les avancées des pensées écoféministes et décoloniales. Il s’agit même d’un enjeu majeur pour l’auteur : « une lutte écologiste conséquente est nécessairement décoloniale ; et inversement ».  

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