

Sortie : 1 mars 2018
192 pages
N° ISBN : 979-10-95772-37-8
Français
18,00€

Thomas Bouchet
Thomas Bouchet est professeur associé en histoire de la pensée politique à l’université de Lausanne. Ses recherches portent sur l’histoire des pensées et des pratiques politiques et sociales, notamment socialistes, dans la France du XIXe siècle. Il est l’auteur de : De colère et d’ennui (Anamosa, 2018), Les Fruits défendus. Socialismes et sensualité du XIXe siècle à nos jours (Stock, 2014), Noms d’oiseaux. L’insulte en politique de la Restauration à nos jours (Stock, 2010, Livre de poche, 2011). Ces dernières années, il a étudié de près la vie, les idées et les rêves libertaires de Joseph Déjacque (À bas les chefs !, La Fabrique, 2016 ; Libertaire !, avec Patrick Samzun, Presses universitaires de Franche-Comté, 2019).
De colère et d’ennui
Paris, chronique de 1832
1832 : tandis que Paris vibre, vacille et gronde sous les coups redoublés de l’épidémie et de la guerre des rues, Adélaïde s’ennuie. Elle frémit dans son salon à la lecture des journaux, se délecte du chocolat que sa domestique lui rapporte de chez Marquis, s’émerveille en recluse des oiseaux du Jardin des plantes où elle vit, loin des barricades où Gavroche meurt.
Émilie se bat et débat du côté de Ménilmontant et dans les cafés enfumés pour faire entendre la cause féministe chez les saint-simoniens. Louise, marchande ambulante du centre de Paris, atteinte du choléra puis soupçonnée d’avoir participé à l’insurrection, est sans cesse contrainte à faire face – au commissaire, au juge, au médecin, au directeur de sa prison. Lucie enfin, la mystique, jouit en son corps et du corps de Jésus derrière les murs d’un couvent, puis le choléra l’emporte.
C’est dans la compagnie des archives que Thomas Bouchet a pratiqué jusqu’ici son travail d’historien. Il s’appuie cette fois, en outre, sur les ressources de la fiction. Les quatre voix qu’il entrelace composent une histoire sensible et sociale. Son texte met les sens en éveil ; dans le Paris de naguère il donne chair à des visions du monde, à de douces rêveries, à d’intolérables douleurs.