34 résultats pour “le mot est faible

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Féminisme

Éléonore Lépinard Féminisme, voilà un mot chargé de batailles, d’identifications et de contradictions. Mot d’importance donc pour la collection Le mot est faible, dont Éléonore Lépinard s’empare ici avec brio pour le recharger d’une exigence toujours renouvelée de penser ses propres contradictions et de réinventer de nouvelles pratiques d’émancipation. Un mot explosif, qui serait pour certain·es, à chaque époque, porteur d’excès, d’une demande d’égalité risquant de renverser l’ordre établi, d’un désir d’imposer de nouvelles identités ou de prescrire un nouveau langage. Un mot brûlant aussi, dont l’incandescence est aujourd’hui ravivée, à coups de hashtags, de témoignages et de colères rendues publiques, de manifestations et de chorégraphies à dimension planétaire. Un mot porteur de contradictions également, car la tentation est toujours grande d’imposer une définition commune et légitime du féminisme pour toutes celles et ceux qui voudraient se revendiquer de ce projet politique, et le risque tout aussi grand que cette définition se révèle excluante. Les rassemblements de toutes, #NousToutes, contrastent ainsi avec les conflits et colères, les #NousAussi clamés par les exclu·e·x·s d’un discours qui se veut universaliste mais qui ne manquerait pas de toujours ériger des frontières, des clôtures autour d’un « bon » féminisme, accessible à certaines et pas à d’autres… Face à tout cela et à ces avalanches de tendances ou de versions (féminisme radical, business feminism, féminisme matérialiste, afro-féminisme, transféminisme, féminisme queer, écoféminisme…), on peut se demander si le mot peut désigner un projet commun dont les contours seraient identifiables. Comment un mouvement qui semble s’énoncer au nom d’un sujet qui a l’apparence de l’évidence, les femmes, peut-il s’avérer si protéiforme ? Comment peut-il être étiré jusqu’aux limites de ses possibilités et de son histoire puisque, dans certains contextes, il devient revendiqué par des fractions de ceux-là même qui l’ont tant combattu, les idéologies de droite voire d’extrême droite ? Y a-t-il encore un dénominateur commun ? Le féminisme est-il voué à l’éclatement et à la récupération ou peut-il continuer de nourrir nos imaginaires, nos désirs, nos luttes et nos vies ? L’autrice défend ici brillamment que ces luttes et ces conflits sont essentiels au féminisme, au sens où le féminisme porte une exigence toujours renouvelée de penser ses contradictions, de répondre à celles qui en contestent les frontières, de réinventer de nouvelles pratiques d’émancipation. Pour autant, accepter l’importance de ces conflits n’est pas céder au relativisme : toutes les versions du féminisme ne sont pas bonnes à adopter ou équivalentes. Loin de là.

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Étranger

Karine Parrot Dans la veine propre à la collection Le mot est faible, ce nouveau titre revient, sous l’angle du droit, sur l’histoire de la nationalité française inventée à la fin du XIXe siècle et utilisée depuis pour fabriquer des étrangers et les soumettre à des régimes plus ou moins sévères et cruels suivant les besoins du marché du travail. Barbare, métèque, esclave, aubain… Pendant longtemps, il n’a pas existé de définition univoque de l’étranger. Il se définissait par défaut comme celui qui n’appartient pas à la communauté et il existait donc autant de figures de l’étranger que de manières inventées par les humains de former communauté. Ce flou entourant la notion d’étranger a aujourd’hui disparu. L’État-nation s’est approprié le concept pour en dessiner les contours au scalpel : l’étranger est celui qui n’a pas la nationalité de l’État sur le territoire duquel il se trouve. Désormais attribuée de manière certaine par l’effet du droit, la nationalité sépare irrémédiablement le national et l’étranger pour soumettre ce dernier à un régime spécial, arbitraire, plus ou moins sévère et cruel suivant les besoins de l’économie et les considérations politiques du moment. Et lorsqu’on se penche sur la condition des personnes étrangères en France, on observe un droit ségrégationniste – ce qui semble largement admis – et un racisme systémique de l’État et ses institutions, qu’elles nient avec un cynisme de moins en moins feutré. L’un des enjeux de l’ouvrage est de montrer que la catégorie d’étranger – opposée à celle du national – n’a rien de naturel. En revenant sur la fabrique de la nationalité française à la fin du xixe siècle, on comprend qu’elle n’est pas un attribut de la personne humaine et que la qualité d’étranger, définie en creux, l’a été depuis son origine par l’État à des fins utilitaristes. Satisfaire le marché du travail et organiser la ségrégation des candidat·es suivant leur origine, voilà les deux axes inconditionnels de la politique migratoire française. Lorsque le besoin de main-d’oeuvre « peu qualifiée » baisse dans la dernière partie du xxe siècle, la France puis l’Europe tout entière cherchent à entraver l’arrivée de nouveaux « migrants », notamment grâce à des systèmes juridiques et policiers toujours plus sophistiqués. Ces dispositifs de « gestion des flux » obligent les personnes qui veulent gagner l’Europe à mettre leur vie en jeu et – c’est un phénomène nouveau – elles sont des milliers à mourir chaque année sur les routes de l’exil. Si tout cela est possible, s’il existe des milliers d’agents étatiques pour mettre quotidiennement en oeuvre ces politiques inégalitaires et féroces, c’est qu’elles sont largement habillées par le droit. Le droit est en effet un outil terriblement efficace : il confère à cet édifice macabre sa légitimité, tandis que l’enchevêtrement des textes et l’abstraction des catégories juridiques tiennent le réel à distance.

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Décolonial

Stéphane Dufoix « Décolonial » ou « décolonialisme » : des mots omniprésents dans le débat public français, mais dont le sens réel et la portée heuristique semblent ignorés ou instrumentalisés. Ce nouvel opus de la collection Le mot est faible permet d'y voir plus clair. Depuis quelques années, les mots « décolonial » et « décolonialisme » ont fait leur apparition dans le débat public français : dans les tribunes, discours, essais ou encore éditoriaux divers. Ils y occupent une place très particulière, celle du mot qui divise en prétendant défendre l’unité, celle du mot qui agit en prétendant se contenter de décrire, celle de la victime contre l’ennemi qui menace. Comme nombre de titres de la collection Le mot est faible, l’objectif de l’ouvrage est d’explorer les transformations de certaines approches épistémiques contre-hégémoniques à l’échelle mondiale. Si le mouvement décolonial n’est pas le seul existant, il est sans doute l’un des plus repris actuellement, du fait de son affinité sémantique avec l’idée de décolonisation. Explorer ces nouvelles approches nécessite aussi de s’intéresser aux logiques de résistance – politiques et intellectuelles – qui s’exercent en particulier en France à leur égard. L’ouvrage tente non pas de rester neutre, mais de plaider pour un engagement académique, tout à la fois réflexif et situé, attentif à saisir à quel point et de quelle manière l’ethnocentrisme – pas seulement eurocentré – invite au binarisme. Il s’agit d’inciter à réfléchir et à rendre possible un dialogue scientifique plus large, ouvert au(x) monde(s) et à une forme d’universalité différente, qu’on l’appelle « pluriverselle » ou tout simplement « plurielle ».

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Peuple

Déborah Cohen   Le mot « peuple » sert aujourd’hui à tout mais n’est plus nulle part. Nombreux sont ceux qui s’en réclament ou bien qui prétendent le défendre contre les populismes. Incisif et décapant, ce livre change la perspective ; il montre la nécessité de réinventer des mobilisations qui se passent à présent du mot et se méfient du mythe. « Si peuple est de l’ordre de l’action et non de la réaction, de l’agir et non de l’être, s’il ne rassemble ni ne crée aucune identité prédéterminée et stable, alors peut-être n’avons-nous pas besoin du mot pour commencer à nous retrouver. Il ne sera chez nous ni le mythe puissant déjà tout armé, ni le préalable à la construction d’une entité d’opposition. Alors, si le mot est faible, mais que notre action sur le réel est forte, nous le rechargerons. Peuple est devant nous, mais il a déjà commencé. »

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École

Collection Le mot est faible École est un mot doux qui nous promène entre le parfum de l’enfance et les charmes de la connaissance. Certains la rêvent sanctuarisée, protégée des violences du dehors. Mais c’est tout l’inverse, et c’est tant mieux, à condition d’accepter d’en débattre franchement, et de reposer sur ses bancs les termes d’une école résolument émancipatrice, donc définitivement politique. « Notre société a tout à gagner à voir s’accomplir un vrai projet d’école démocratique. C’est aux plus dotés de prendre conscience de la carte qu’ils ont à jouer sur ce terrain. C’est à nous donc, nous dont les enfants ont le plus de chances de traverser l’école aussi facilement qu’une rue piétonnière, de considérer que c’est une opportunité de travailler entre les mêmes murs que des enfants moins chanceux. À nous encore de déjouer les pièges des classes de niveaux, des filières d’élites, des filons pour contourner la sectorisation des établissements. À nous aussi de batailler au côté des familles les plus socialement discriminées pour leurs droits à scolariser et accompagner leurs enfants. À toutes et tous enfin de veiller sur chacun des enfants de ce monde, d’où qu’ils viennent, pour l’abolition des privilèges, et pour que l’émancipation des un.e.s ne puisse dépendre que de celle des autres. »

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Histoire

Guillaume Mazeau Collection  Le mot est faible   Aujourd’hui, l’histoire est partout. Divertissement, outil de connaissance, elle est aussi devenue un formidable enjeu de pouvoir, inspirant de nombreuses instrumentalisations et appropriations. Face à ceux qui affirment qu’il n’y aurait qu’un sens de l’histoire, que l’histoire serait fermée et que nous serions incapables d’en rouvrir les portes, il faut au contraire assumer l’histoire comme une activité critique et partagée de la vie sociale. Dire cela, ce n’est ni l’affaiblir ni surestimer ses pouvoirs. C’est au contraire, et à la condition expresse de respecter quelques règles, se donner les moyens de lutter contre toutes les formes de dépossession. «Face aux nuages qui s’épaississent, la responsabilité des historiens d’aujourd’hui consiste à ne pas se payer de mots : nous ne sommes ni en 1940, ni en 1919, ni dans les années 1930, pas plus que la fin du monde ou le fascisme ne sont des fatalités. Mais pour donner une chance à l’histoire dans le travail d’émancipation collective qui permettra, peut-être, de forger d’autres futurs, pour défendre l’utilité sociale de la science aussi, il faut aussi qu’ils acceptent de prendre une part active à l’histoire commune. Et partager avec leurs contemporains ce qu’ils devraient mieux savoir que quiconque : qu’il y a toujours des raisons d’espérer. »

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Patron

Michel Offerlé Égrenant les caricatures et fantasmes, non dénués parfois de réalité, que génère le mot « patron », Michel Offerlé, spécialiste du monde politique et du patronat, prend le risque de l’histoire et de la sociologie pour tenter de comprendre qui sont les patron·ne·s, ce qu’ils et elles font et ce qu’ils et elles nous font. Après une plongée dans la culture populaire présentant les images, le vocabulaire (patron-voyou, salaud de patron, cochon de patron, parasite, exploiteur…) voire le bestiaire carnassier qui entourent le mot chargé qu’est « patron », et, fréquemment, en France à tout le moins, péjoratif ou insultant, Michel Offerlé entreprend dans ce petit ouvrage vivant une courte histoire et une sociologie des patrons, et des patronnes, dans leur très grande diversité. D’où la difficulté de cerner avec précision un mot, contesté et chahuté, y compris dans leurs propres rangs. C’est, au XIXe siècle, que le patron comme chef d’une unité économique apparaît politiquement et juridiquement après 1830. Dès lors, cette labellisation renvoie aussi à patronage puis à paternalisme, mélange de sentiment de devoir protecteur et de nécessaire surveillance. À partir de la seconde moitié du xxe siècle, le mot s’étire et on quitte, parfois, la famille, et le patron nominal des grands groupes mondialisés est le plus souvent un « dirigeant », manager ou CEO désigné et contrôlé par des actionnaires qui en sont les véritables propriétaires. Au XXIe siècle, vient le temps des entrepreneurs évinçant la symbolique trouble du mot patron des start-up, des autoentrepreneurs ou les entrepreneurs par nécessité – ces derniers étant bien plus nombreux qu’il n’y paraît. Tous sont enrôlés dans la cause de l’entrepreneuriat, étendard de la modernité de l’accomplissement du travail. Entre le patron-ne exploiteur et le patron-ne héros, l’auteur instille une sociologie du travail patronal (oui ils-elles travaillent bel et bien), de leurs entourages, de leurs engagements collectifs, de leurs goûts et de leurs valeurs (fierté, autonomie, laissez-nous faire, engagement de soi, féminisme de marché, écologie balbutiante) et de leurs répulsions (les petits contre les grands, une suspicion anti-étatique commune) pour comprendre la diversité du « faire patron » dans une économie capitaliste.

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Laïcité

Stéphanie Hennette Vauchez Parangon des valeurs républicaines qui connaissent un regain d'exaltation dans le discours juridique et politique, la laïcité se fait métonymie de la République. On lui demande alors de trancher une multitude de questions. A-t-on le droit de porter des tenues religieuses - à l'école, au travail ou à la piscine ? Comment lutter contre le « communautarisme » ou le « séparatisme » ? Ne faudrait-il pas accroître les limites à la liberté d'expression ? Face à cette hypertrophie du champ et de la portée souvent conférée dans le débat public à la « laïcité », l’autrice propose ici une analyse juridique du principe. Le propos poursuit deux objectifs principaux. Le premier est de rappeler que la laïcité est d'abord un principe visant à organiser les rapports entre l'État et les cultes - et non un principe censé réguler les conduites individuelles ou collectives. Est restituée l'histoire moderne du principe (XIXe-XXe siècles) et les trois principes dans lesquels se décline alors la laïcité sont présentés : séparation (des Églises et de l'État), garantie (de la liberté de culte) et neutralité (des autorités publiques). Dans un second temps, l'ouvrage documente et analyse les multiples bouleversements de ce régime républicain et libéral de la laïcité. Il s'agit en particulier de revenir sur les multiples réformes qui, depuis le début du XXIe siècle, tendent à en faire un principe qui met l’accent sur les restrictions davantage que sur la garantie de la liberté religieuse, via, notamment, des obligations multipliées de discrétion sinon de neutralité religieuse qui pèsent désormais sur les personnes privées. L'analyse de ces mutations est critique, tant du point de vue de la non neutralité de cette nouvelle laïcité qui s'érige en authentique injonction que du point de vue de son potentiel discriminatoire (vis-à-vis, en particulier, de l'islam).

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Classe

Étienne Penissat Classe : historiquement, le mot est fort, associé à une remise en cause radicale de l’ordre social ; aujourd’hui, il est affaibli et ne cristallise plus les oppositions politiques, alors que les inégalités de conditions de vie et de travail sont toujours présentes. Il s’agit ici de redonner son tranchant à la classe sociale comme concept et instrument politique d'émancipation. Pour point de départ, il y a un paradoxe : le mot classe se trouve affaibli aujourd’hui, alors même que la domination capitaliste se radicalise depuis quarante ans. Le sens associé au concept s’est en effet transformé ; le pluriel (classes populaires, classes supérieures ou classes dominantes) a remplacé le singulier de la classe ouvrière et de la bourgeoisie pour désigner les classes et,  chez les chercheurs en sciences sociales, l’accent est mis sur la pluralité des conditions socio-économiques et des rapports à la culture et à la politique davantage que sur les formes d’unité. Dit autrement, « la classe ouvrière » ne constitue plus le sujet historique des transformations sociales dans le discours et l’organisation des forces de gauche. Pour comprendre le paradoxe, il est nécessaire de faire évoluer la définition du mot en lien avec les transformations du capitalisme. L’affaiblissement de la classe est alors à mettre en relation avec la fin d’une configuration historique spécifique : les nouvelles formes de capitalisme qui se sont développées depuis les années 1970 nécessitent de repenser le concept de classe en tant qu’elles fabriquent un type de rapport d’exploitation mais aussi de marchandisation de la monnaie, du travail et de la nature. Ces transformations ne sont pas uniquement économiques, elles se jouent aussi dans les formes de sociabilités, de solidarités et de culture dans lesquelles se forment et se reforment les classes sociales. Ces recompositions sociologiques impliquent dès lors de rompre avec la vision d’une classe ouvrière synonyme de prolétariat industriel pour en redéfinir les contours. Redonner sa force au mot classe implique également de ne pas en faire un isolat et une chose statique, qui nierait d’autres formes de dominations telles que le genre et la race. Autrement dit, les inégalités de genre, de race ou d’origine migratoire ont une base matérielle dans le capitalisme contemporain qu’il s’agit de prendre au sérieux. La configuration contemporaine invite ainsi à réinventer le processus d’affirmation du mot de classe, en y articulant positivement dans une perspective d’émancipation l’imbrication des rapports de domination. De ce point de vue, les expériences des luttes sociales récentes (par exemple la mobilisation des femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles) fournissent des points d’appui pour imaginer un réarmement du mot classe sans affaiblir les autres.

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